Big Brother is watching you!!! et au passage sait tout de vous.

On n'est pas si loin de l'époque futuriste que décrivait Georges ORWELL dans 1984, et du fichage de chaque individu, au détriment du reste de son identité.

L'honneur de figurer dans le fichier national des empreintes génétiques n'est pas réservé aux grands délinquants et aux délinquants sexuels.

Il est potentiellement applicable à tous et à toutes, même si dans la pratique une petite partie de la population, que l'on pourrait qualifier de plus turbulente, a vraiment des raisons de s'inquiéter, par le systématisme de la procédure à son égard.

Les articles 706-54 à 706-56-1 du Code de Procédure Pénale permettent de contraindre toute personne contre laquelle "il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblables qu'elles aient commis une infraction mentionnée à l'article 706-55 du CPP"à subir un prélèvement biologique destiné à permettre l'analyse d'identification de leur empreinte génétique.

D'après la loi, la décision de demander les empreintes génétiques d'un individu revient au Procureur de la République ou à un juge d'instruction, donc à un magistrat de l'institution judiciaire....mais ce qui est plus choquant est la possibilité donnée par la loi à un officier de police judiciaire de décider du prélèvement d'office, sans avoir à requérir l'autorisation d'un juge.

On aurait pu imaginer que ce procédé, particulièrement attentatoire aux libertés individuelles, soit réservé aux crimes les plus graves.

C'est le cas, bien sûr, puisque sont visés, les infractions sexuelles, les crimes contre l'humanité, les atteintes aux intérêts fondamentaux de la Nation et actes de terrorisme, la traite des être humains, le crime de torture et actes de barbarie.....

Mais ouvre également la possibilité d'être fiché, le délit de vol, d'escroquerie, de dégradations et atteintes aux biens, le délit de violences volontaires.....en somme, des délits beaucoup plus communs...

Ne tentez pas de résister ou de vous y opposer, vous commettriez un délit, prévu et réprimé par l'article 706-56 du Code de Procédure Pénale, qui prévoit une peine d'emprisonnement de 1 an et une amende de 15 000 euros.

Une procédure d'effacement du fichier national, de vos empreintes finalement inutiles , est possible, à certaines conditions, en saisissant le Procureur de la République ou le Juge des Libertés et de la Détention (JLD)