Les enfants victimes d'infractions sexuelles sont régulièrement au coeur des débats juridiques ces derniers temps, tant parce que des actes odieux commis sur des enfants, parfois très jeunes, choquent profondément tout un chacun, mais également à cause du retentissment de certaines affaires très médiatisées.

Des progrès ont été faits dans le processus judiciaire, pour faciliter la dénonce des faits, la prise en compte de la parole des victimes et dans leur accompagnement tout au long de la procédure.

Il faut cependant aller plus loin.

Lors d'un communiqué du 21 septembre 2007, Rachida Dati, à l'occasion d'un discours prononcé au Conseil économique et sociale, est revenue sur les mesures que son ministère entend mettre en place en faveur des victimes d'infractions.

Elle a également déclaré que l'indemnisation des victimes devait être revue et que des discussions sont en cours avec le fonds d'indemnisation des victimes afin d'élargir les conditions donnant droit à une réparation.

De nouvelles mesures pourraient être envisagées, pour alléger le traumatisme que cause souvent pour les victimes, les nécéssités judiciaires.

Il s'agit, d'une part, du recours « à des enregistrements audiovisuels lors des audiences, afin d'éviter la confrontation directe entre l'enfant et celui ou celle qui l'a maltraité » et, d'autre part, de la possibilité de « filmer systématiquement la première audience, afin que l'enfant n'ait pas à répéter son histoire lors d'une éventuelle audience d'appel ». L'intention est louable, certes.

Mais il faudrait également, et avant tout, se pencher sur les possibilités d'ores et déjà offertes par la loi, qui ne sont pas mises en oeuvre faute de moyens financiers: les expertises médico-légales, l'enregistrement audio visuel des victimes (absences de matériel dans les commissariats et tribunaux....)

En effet, tant les juridictions pénales que la CIVI, accordent des indemnisations faibles aux victimes, confrontées à la difficulté d'avoir à prouver l'ampleur d'un préjudice psychique ou psychologique, et le recours à des expertises plus complètes serait nécéssaire. La loi prévoit le recours à une expertise médico-psychologique de la victime, mais il n'y a visiblement pas ou peu d'expert judiciaire qui puisse y procéder, la matière recouvrant plusieurs spécialités.