Il y a quelques mois, le Ministre de la Justice annonçait qu'au titre de l'une des mesures de la Réforme de la Justice, était sérieusement envisagé d'abandonner le recours au juge et à l'avocat, pour traiter les divorces par consentement mutuel.

Ce n'est pas la première fois que l'idée de déjudiciariser le divorce amiable est évoquée, et cela avait toujours conduit les avocats de France à descendre dans la rue, pour se faire entendre sur les risques d'un tel changement

Rappelons-nous, les débats sur la réforme du divorce, qui ont abouti à la loi du 26 mai 2004, applicable depuis le 1er janvier 2005.

Il avait été évoqué, alors, un divorce par consentement mutuel, par simple déclaration devant l'officier de l'état civil.

Les Avocats, qui ont la pratique exclusive des affaires de divorce, et donc une parfaite connaissance de la matière, avaient alerté l'opinion publique sur les risques de vouloir considérer le divorce, comme une simple formalité.

Qu'il s'agisse des conséquences au niveau de l'organisation de la famille et des enfants, de la liquidation du régime matrimonial, des conséquences fiscales.....les époux ont besoin de conseils avertis par un professionnel du droit, qui maîtrise l'ensemble de ces domaines.

Le divorce est et reste toujours, dans la plupart des cas, une épreuve personnelle, dans laquelle, ils ont besoin d'être accompagnés afin de prendre les plus justes décisions.

Cet accompagnement est souvent d'autant plus nécéssaire pour celui qui pourrait se retrouver en situation de faiblesse par rapport à l'autre, que ce soit, économiquement, psychologiquement ou affectivement.

Le projet de déjudiciariser le divorce par consentement mutuel, en confiant la matière aux Notaires, avait entrainé les mêmes réactions que quelques années auparavant.

Incompréhension d'abord, d'une nouvelle réforme, alors que la procédure de divorce avait été entièrement remodelée trois ans auparavant, avec succès du reste.

Colère ensuite, d'un transfert de compétence des avocats vers les notaires, et corrélativement de l'éviction du juge, alors que cette mesure n'était en rien profitable aux justiciables, quoiqu'on ait pu leur faire croire.

Le 27 juin 2008, le Président de la République a annoncé qu'était abandonnée l'idée de confier le divorce par consentement mutuel aux notaires.

Il ne s'agit pas , à proprement parler, d'une victoire pour les Avocats, mais d'une victoire pour la cohérence de la procédure de divorce dans laquelle, on ne le dira jamais assez, les justiciables, doivent être informés, conseillés et accompagnés dans leur démarche.

Le divorce par consentement mutuel restera, et on ne peut que s'en féliciter, une procédure dans laquelle le ministère d'avocat est obligatoire, tout comme le recours au juge, pour homologation de toutes les décisions relatives au divorce.